Nous sommes en 1268, dans le comté de Provences, après l’extermination des Cathares et la vie de Basile n’est pas simple. En effet, il est le fils unique de Gauvin,
un exécuteur (traduire par bourreau terme que Basile exècre). En tant
que tel, avec sa famille « maudite », il dot vivre à l’extérieur de la
ville et n’avoir aucun contact avec les gens. Une vie de reclus qui ne
lui convient guère, et prendre la suite de son père lui pose également
beaucoup de problèmes. Il suit malgré tout l’enseignement de celui-ci, y
compris lorsque Gauvin doit accepter d’exécuter une prétendue sorcière.
La séance va tourner au drame car Basile à une autre particularité, il
peut littéralement voir les sentiments des autres et, dans une certaine
mesure, les manipuler.
Basile
va devoir fuir, traqué par une Inquisiteur froid à la recherche de la
famille de sa mère qui, seule pourrait peut-être l’aider.
Je suis passé plusieurs fois à côté du Jarwal en salon, hésitant, pas persuadé que celui-ci me conviendrait. Et puis, la sympathie de l’auteure, Patricia Le Sausse
aidant, je me suis jeté à l’eau sans plus de conviction malgré tout. Et
bien, j’ai bien fait car j’ai fortement apprécié ce roman.
L’écriture est belle et agréable, comprendre fluide et riche.
Quant
à l’histoire, elle est intéressante à plus d’un titre. D’une part, la
position de Basile, fils d’exécuteur est passionnante. Nous découvrons
cette profession, ses avantages mais également ses obligations, ses
difficultés et les règles strictes des exécutions. Gauvin n’est pas un
homme froid ou bestial, juste un homme qui a « choisi » ce travail pour
subvenir aux besoins de sa famille et de quelques obligations que vous
découvrirez dans le récit.
Tout
comme nous comprenons très vite que Patricia Le Sausse a fait des
recherches sur la profession d’exécuteur, il est évident qu’elle a
travaillé tout autant sur l’époque et le lieu. Même si le Jarwal ne peut
pas être considéré comme un roman historique, il en a de nombreux
atours.
Autre
point passionnant, la matérialisation des sentiments. Les émotions se
visualisent, se meuvent et agissent. Un raisonnement que l’auteure
poussera jusqu’au bout. Une représentation unique à ma connaissance de
celle-ci et des dons d’empathe de Basile. Très réussi.
Le
récit avance à une rythme agréable, se chargeant de réponses mais tout
autant de nouvelles questions. J’ai apprécié le cheminement de Basile,
adolescent entre détermination et fragilité.
J’ai
deux petits bémols sur le Jarwal. L’un concerne un personnage qui
apparait tardivement dont je ne peux pas dire grand-chose qui n’a
intérêt que technique (expliquer pourquoi untel n’a pas traqué plus tôt
Basile) et qui n’a donc qu’un développement succin. L’autre est sur la
fin parce qu’elle est un peu bousculé (ce qui ne veut pas dire bâclée)
et parce que… (là je ne peux rien dire).
Deux
petits bémols qui n’ont toutefois pas gâché mon plaisir. Le Jarwal est
un livre tout public (de 14 à 140 ans) que je vous recommande
chaudement.
Paru chez feu les Editions du Riez, il est désormais chez l’Ivre-book, version papier et version numérique.
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