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dimanche 7 août 2016

Ressenti de lecture : aujourd'hui "Les Pirates de l'Escroc-griffe - tome 1 - Les terres interdites"






Trilogie : Les Pirates de L’Escroc-Griffe
Tome 1 : LES TERRES INTERDITES
De Jean-Sébastien GUILLERMOU
Aux éditions Bragelonne
Collection SNARK
Nombre de pages : 464



4e de couverture :

Lorsque Caboche, après s’être enfui de l’orphelinat militaire, part à la recherche de son père, il ne s’attendait certainement pas à rencontrer la compagnie de L’Escroc-Griffe et encore moins à monter à bord de leur bateau ! Connu pour n’avoir jamais réussi un abordage, l’équipage de Bretelle, vieux capitaine désabusé, ressemble plus à la troupe d’un cirque qu’à une bande de pirates. Mais Caboche va les entraîner dans un voyage rocambolesque sur les Mers Turquoises, à la recherche d’un trésor mythique. Une quête dangereuse puisqu’ils sont pourchassés par l’invincible et immortel Amiral-Fantôme, et qui les mènera jusqu’aux confins du Monde-Fleur, aux abords des mystérieuses Terres Interdites...






Pour vous donner une idée de ce roman, j’ai envie de vous dire : « lisez le titre de cette trilogie, il donne le ton. Tout y est ! »
« Les pirates de l’Escroc-griffe ».
Déjà le terme « pirates ». Il m’a intriguée presque autant que la couverture que j’ai trouvée atypique. « Enfin, du nouveau, du différent ! » ai-je pensé et je n’ai pas été déçue. La quête initiatique du jeune Caboche qui recherche son père, même si elle n’est pas originale en elle-même, se déroule dans un contexte dépaysant et majestueux, hors du cadre traditionnel des sentiers battus (c’est le cas de le dire) : la mer.
Quel plaisir de voguer avec lui ! Les descriptions, les sensations sont si bien rendues que pour un peu j’en aurais eu le mal de mer (j’ai l’estomac très mal accroché, mais quand même c’est très bien rendu.) La goélette qui porte notre héros est un personnage à elle toute seule.
Le nom qu’elle porte « l’escroc-griffe » (autre partie du titre) donne les influences de ce roman : originalité et humour. Il est à l’image de ceux attribués aux personnages, qu’ils soient bons ou méchants. On sent, dès les premiers chapitres, que rien n’a été laissé au hasard et que l’auteur a travaillé le moindre détail, avec brio. (Je suis devenue incollable sur les noms des différentes voiles et autres parties d’un voilier !)
Cette épopée nous offre une galerie de personnages truculents et torturés. Aucun ne laissera le lecteur indifférent. Ils possèdent tous des caractéristiques aussi inventives que cocasses, portées par des touches steampunk qui renforcent la sensation de dépaysement dans ce monde où rien ne ressemble à ce à quoi on pourrait s’attendre. Vous pensez qu’une île est un morceau de terre ? Que nenni ! Ce serait trop facile, trop linéaire, pas assez surprenant. Je ne vous en dis pas plus, mais l’ensemble est du même acabit : déroutant, intrigant, original. Et je ne vous parle pas de l’univers en lui-même, ce monde fleur, juste étonnant d’inventivité et de poésie.

La magie est là aussi, en arrière-fond, ancienne, sombre, inquiétante, suffisamment présente pour intriguer, mais pas trop pour ne pas sombrer dans la facilité des pouvoirs qui permettent à l’auteur de se sortir de toutes les situations. Une fois encore, Jean-Sébastien Guillermou nous dévoile son potentiel créatif avec des artefacts aux possibilités et particularités multiples et intéressantes.

Vous me direz qu’un roman ne se juge pas que sur son background et vous aurez raison. Pourtant, ici, il donne une grande force à l’histoire et fait toute la différence entre la simple recherche d’un proche et un voyage épique vers un but beaucoup plus vaste.

L’histoire nous parle de Caboche, jeune apprenti pirate, solitaire et débrouillard, bien décidé à découvrir ce qu’il est advenu de son père. Il se trouve embarqué sans l’avoir voulu à bord de ce qui ressemble fort « au dernier de la classe » de tout ce qui se veut pirate sur les Mers Turquoises. Le capitaine Bretelle l’entraîne dans une chasse au trésor qui va, au fil de rencontres plus ou moins sympathiques, se révéler être bien plus que ça. De péripéties, en désastres, l’auteur entraîne son héros et le lecteur dans un tourbillon d’actions qui ne se ralentit à aucun moment jusqu’au dénouement final.
J’ai parfois râlé que cela allait trop vite. J’aurais aimé pouvoir m’attarder sur des poursuites ou des combats, avoir le temps de m’inquiéter pour cet équipage improbable, voir la pression monter de manière plus insidieuse avant l’explosion (un côté un peu sadique que je ne me connaissais pas ? Peut-être bien…) Bon, d’accord, cela aurait mené l’auteur à dix tomes, mais pourquoi pas ? Certains comptent les chapitres avant de commencer leur lecture, moi je vérifie le nombre de tomes en cours de lecture, en me réjouissant qu’il y en ait beaucoup quand ça me plaît. (3 ça risque d’être un peu juste…)
L’histoire m’a happée et bien divertie. J’ai bien aimé Caboche et ceux qui gravitent autour de lui. Ils m’ont intriguée, fait rire, surprise, mais je n’ai pas eu assez de temps pour m’y attacher complètement avant de passer à la péripétie suivante. Ce sera mon seul regret.
Même si les sentiments sont présents dans cette histoire, je me suis sentie un peu frustrée de les voir traités à plusieurs reprises trop rapidement, avec trop de pudeur ou de manière trop ponctuelle. Alors, oui je suis une fille et ce sont des pirates, des durs, des vrais (du moins, ils essaient.) Ils ne vont pas s’étendre sur leurs émois. Quand même, cela m’a gênée par moment.

Pour finir, je recommande ce roman à ceux qui ont envie de se divertir, d’être surpris, de voyager dans un ailleurs à nul autre pareil, de sentir les embruns et le roulis des vagues. Ils s’offriront un agréable moment de lecture sans prise de tête en compagnie de personnages déjantés à qui on pourrait reprocher beaucoup de choses, mais certainement pas d’être tristes et barbants.

Et la fin ! Comment dire… A-t-on le droit de détester l’auteur pour une phrase ?
Elle m’a laissée sans voix.

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